Narbonne, la ville où bien vieillir ?

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Comme chaque année Le Parisien a établi un classement des villes où il fait bon vivre pour les retraités. Dans le top 20 de ce palmarès qui a été publié ce 1er octobre figure Narbonne.

Dans quelle ville passer sa retraite ? Notre classement exclusif

Le Parisien a dressé le palmarès inédit des villes où il fait bon vivre pour les retraités. Au programme : une trentaine de critères, allant du cadre de vie à l’offre de santé, en passant par la météo, la sécurité, les transports ou les commerces de proximité. Un classement qui réserve quelques surprises.

Biarritz arrive en tête de notre classement des communes où bien vieillir. Les retraités louent une ville dynamique et à taille humaine. PhotoPQR/Sud Ouest/Émilie Drouinaud

Biarritz arrive en tête de notre classement des communes où bien vieillir. Les retraités louent une ville dynamique et à taille humaine. PhotoPQR/Sud Ouest/Émilie Drouinaud

 

Par Elie Julien et Victor Alexandre 

Le 1 octobre 2022 à 07h00, modifié le 2 octobre 2022 à 08h37

Des balades et de la verdure, des médecins en nombre suffisant et des commerces de proximité, un temps agréable ou la mer… Où s’installer pour sa retraite ? Si certains ont anticipé cette grande question avec l’achat d’une résidence secondaire ou prévu un rapprochement familial, d’autres Français choisissent au dernier moment leur destination.

Chaque année, ils sont ainsi 75 000 nouveaux retraités (sur 620 000) à déménager, selon l’Insee. Pour vous aider à choisir, nous avons passé au crible une trentaine de critères pour obtenir un classement inédit des villes de plus de 20 000 habitants qui ont le plus d’atouts.

 

Le Sud-Ouest en tête

Première de notre classement : Biarritz (Pyrénées-Atlantiques). Avec une offre de santé (plutôt) complète, une délinquance basse, des commerces de proximité, des loisirs ou des équipements sportifs en nombre et une météo clémente malgré la pluviométrie, la ville basque coche (presque) toutes les cases. « Ce n’est pas volontaire, coupe Maider Arosteguy, la maire (LR). On ne veut pas entretenir une image de ville de retraités, mais lorsque vous faites des aménagements pour les jeunes parents, que ce soit sur la mobilité, la sécurité, le dynamisme, cela séduit aussi les seniors. »

Le prix de l’immobilier, très haut, et le temps de trajet pour rejoindre ce coin de l’Hexagone l’empêchent de faire le grand chelem. « Biarritz et la côte basque (Bayonne, 13e, Pyrénées-Atlantiques) regroupent les critères d’une retraite de plus en plus dictée par le bien-vieillir, surtout après le Covid. Tout est là, comme dans de nombreuses villes touristiques ou du pourtour méditerranéen », observe Mélissa Petit, docteur en sociologie et autrice de « les Retraités : cette richesse pour la France » (l’Harmattan).

 

Les stations touristiques qui réussissent à rester actives l’hiver s’imposent dans notre top 20. Carcassonne (Aude) et Dax (Landes) pour compléter le podium, mais aussi Narbonne (14e) (Aude), Sète (17e) (Hérault) ou Béziers (19e) (Hérault). « Les aménagements pour l’été (offre culinaire, associative) leur profitent toute l’année », confirme Mélissa Petit. Sans oublier un effet « prime au soleil » et « proche de la mer », dont bénéficie l’Occitanie.

 

L’Aveyron, invité surprise

Mais la proximité de la mer ne fait pas tout. Trois villes du Massif central, dont deux de l’Aveyron (Rodez et Millau, 4e et 5e), apparaissent en haut du classement (Aurillac, 20e, dans le Cantal), sans oublier Brive, 24e, en Corrèze). Deux tiers des 60-64 ans qui emménagent dans cette région viennent d’autres départements, contre un tiers en moyenne en France, appuie l’Insee.

« On a une image de territoire du Sud, avec une qualité de vie meilleure qu’ailleurs. De Millau, vous êtes sur votre serviette de plage en une heure et quart », vante Arnaud Viala, le président (LR) du conseil départemental de l’Aveyron. Alors qu’il enchaîne les cérémonies d’accueil des nouveaux habitants, l’élu croit avoir décelé une explication. « Souvent, de jeunes couples viennent avec leurs enfants et, quelques années après, les grands-parents suivent. »

Si la météo est plus fraîche à Millau et Rodez — deux villes mal ou peu desservies en train — le prix de l’immobilier, attractif, séduit tout autant que l’offre associative ou de restaurants (à Rodez) et les nombreux espaces verts ou parcs naturels régionaux (à Millau).

Pour progresser encore, il ne leur reste qu’à attirer des médecins. Tout comme la Corse, qui a d’indéniables atouts mais semble davantage convenir à ceux qui prévoient un « retour aux sources ». À noter que d’autres territoires, comme Saumur (12e) (Maine-et-loire) et Beaune (16e) (Côte-d’Or), loin de la mer mais s’appuyant sur un terroir fort, complètent le classement.

 

Bretagne et Normandie, l’avenir ?

Si Saint-Malo (15e) (Ille-et-Vilaine) ou Quimper (22e) (Finistère) représentent la Bretagne et Lisieux (23e) (Calvados) la Normandie, ces deux régions pourraient bientôt s’imposer dans ce classement. Si elles sont pour l’heure désavantagées par le climat, « cela pourrait changer après l’été que l’on vient de vivre », anticipe Mélissa Petit. « On voit déjà que le littoral atlantique attire de plus en plus de retraités », ajoute Anne-Marie Guillemard, professeure émérite au Centre d’étude des mouvements sociaux (CEMS).

Leur proximité du littoral, la richesse du territoire et le réseau ferré pourront alors faire la différence. C’est déjà le cas, mais pour des communes plus petites, comme Granville (Manche) ou Paimpol (Côtes-d’Armor).

 

Le Grand-Est pénalisé par le climat

Reste enfin les « mauvais » élèves de ce classement. Si Nice (Alpes-Maritimes) n’occupe que la 36e place, c’est en partie à cause des prix élevés de l’immobilier ou de certains mauvais chiffres de la délinquance.

 

 

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